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( impossible) condensé d'une vie (de Noir Désir) à l'attention de ce qui ne la connaîtraient pas (encore).
666.667 Club, le nouvel album de Noir Désir, fait suite à cinq livraisons pareillement célébrées. Il y a eut d'abord les six titres annonciateurs de Où veux tu que je r'garde (1987), puis le " premier " album, Veuillez rendre l'âme à qui elle appartient (1989) produit par l'Anglais Ian Broudie. Vint ensuite Du ciment sous les plaines (1990), produit par le groupe et la paire Phil Delire/Olivier Genty. Puis Tostaky (1992), première rencontre avec Ted Niceley, producteur de Fugazy. L'album live Dies Irae proposant par la suite une synthèse enflammée de toute cette poésie rageuse livrée aux cours des ans.
De ces enregistrements (avec tournées et démos de rigueur) ont découlé les trois atouts-maîtres dans le jeu de Noir Désir.
1 / Ce son brûlant et habité, incontournable marque de fabrique de leurs chansons incendiaires.
2 / Cette inaltérable cohésion qui fait ressembler Noir Désir à une équipe de combattants unis avant l'assaut final.
3 / Le charisme physique et lexical de Bertrand Cantat, personnage rare dans le rock français.
Quatre ans après Tostaky, Noir Désir a retrouvé le producteur américain Ted Niceley pour emballer 666.667 Club.
De ce riche échange d'idées, on pourra dire qu'il a donné naissance à la plus passionante alchimie de l'époque : celle qui unit les textes mordants et politiquement conscients de Bertrand Cantat, les rythmes denses et véloces de Denis Barthe et les guitares follement brûlantes de Serge Teyssot-Gay, artificier exemplaire. L'album a été enregistré pendant l'été, dans une campagne du sud-ouest de la France.
Sur scène comme à la ville, Noir Désir affectionne les rapports passionnels. Ainsi, chacun des membres (à l'exception du batteur Denis) a quitté le groupe au moins une fois dans sa vie... pour mieux revenir quelques temps plus tard. Après les congés sabatiques de Serge et Bertrand au début des années 80, c'est le bassiste Frédéric Vidalenc qui a récemment pris la mer. Il a été remplacé par Jean-Paul Loy, déjà intime de la famille.
Prouesse rare dans les annales du rock hexagonal :
les apparitions live de Noir Désir suscitent des engouements fanatiques. On pourra en juger une nouvelle fois dans les semaines et les mois qui viennent... à condition de pouvoir encore se procurer les très précieux billets de concerts. En route pour la joie, donc.
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